30.6.05

Illusion fiscale

C'est en lisant certains commentaires sur la page libérale que j'ai eu envie d'approfondir ce sujet. J'ai relu aussi le texte Voleurs de pauvres de François Guillaumat.

La plupart des gens croient que les impôts, ou les cotisations sociales (qui sont de quasi-impôts) sont justifiés, soit parce qu'ils réaliseraient une redistribution plus "équitable" des revenus (on se demande au nom de quelle équité), soit parce qu'ils seraient la contrepartie de services rendus par l'Etat (éducation, sécurité, voirie, etc).

François Guillaumat appelle ça "illusion fiscale" et mentionne quatre grands procédés utilisés par l'Etat :

— la violence indirecte : voler le patron ou l'entreprise plutôt que l'employé, dans l'espoir que ce dernier n'y voie que du feu. Par exemple par des cotisations de Sécurité Sociale qui prennent plus de la moitié de la paye du salarié (lequel après cela sera tout heureux de la "protection sociale" à la française, que ces pauvres Anglo-Saxons n'ont pas !) ;

— mettre en avant l'utilité des "services publics", comme si le privé était incapable de rendre le même service, en mieux. Comme l'explique Guillaumat, les pauvres sont l’alibi de ce pillage, qui culmine dans l'indécence quand les étatistes prétendent que l'Etat est indispensable à la fourniture du service réel : si les hommes de l’état avaient monopolisé la production de chaussures, et les finançaient par le vol, il y aurait une majorité de gens pour dire que "si vous privatisez la production et le financement des chaussures, les pauvres iront pieds nus". Tiens, voilà qui me rappelle le pervers vizir Iznogoud, qui met des taxes sur les porteurs de babouches, sous le prétexte d'aider les va-nu-pieds à s'acheter des babouches (et donc à pouvoir eux aussi payer l'impôt !).

— répartir et concentrer : répartir le vol sur beaucoup de victimes au profit de quelques uns (par exemple, tout le monde paye sa dîme en impôts indirects, de façon presque indolore - oups, indolore ? la dîme, c'était 10%, pas 19,6% !!) ;

— désigner des boucs émissaires à la vindicte générale : on va faire payer les "riches" (impôt progressif, ISF) pour que les non-riches en profitent. Pas étonnant qu'il y ait alors de moins en moins de riches (c'est la célèbre histoire de la petite poule rousse)...

L'Etat est un illusionniste, adepte de la magie noire. Rares sont les individus qui ont pris conscience de ses sortilèges et de ses maléfices. "La Spoliation est un principe de haine et de désordre, et si elle revêt une forme plus particulièrement odieuse, c'est surtout la forme légale" disait Bastiat.
 

27.6.05

Monsieur Cent-Jours vit à crédit

Un nouveau blog à bookmarker, celui d'Alain Hertoghe, qui nous ouvre de nouveaux horizons. Il nous explique comment tandis que Monsieur Cent-Jours prépare Waterloo, les Français sont toujours plus nombreux à partir faire leur vie à l'étranger

24.6.05

Un an après...

J'ai démarré ce blog il y a exactement un an. En un an, nous avons un peu avancé, mais moins qu'il ne faudrait. En consultant mes archives, j'ai pu monter une petite rétrospective :

- en juillet 2004, ma lettre à la DRH est partie. Un article du Parisien nous apprend qu'un médecin a quitté la Sécu.

- en septembre 2004, après 3 échanges, ma DRH refuse obstinément que je quitte le système d'extorsion franchouillard. On apprend que la Sécu fait la bombe à Pékin, à nos frais.

- en octobre 2004, c'est l'épisode Buffalo Grill. Le gouvernement socialiste de droite, sentant venir la menace, monte au créneau et instaure un nouveau mensonge d'Etat. Répétez après moi : le monopole existe, puisqu'on vous l'affirme !

- en novembre 2004, on apprend que Philippe Douste-Blazy est parfaitement informé de la fin du monopole de la Sécu, mais tient trop à sa place pour risquer quoi que ce soit à ce sujet.

- en décembre 2004, l'Express sort son très intéressant dossier.

- en janvier 2005, je crée un petit forum Yahoo quittons la sécu qui a à présent plus de 130 membres. Un nouveau site, appelé lui aussi quittons la sécu, apparaît.

- en février 2005, plusieurs d'entre nous portent plainte auprès de la Commission, sans guère de résultat.

- en mars, l'intervention d'un avocat dans mon affaire n'a pas donné de résultat, mais au moins je me "positionne" pour la suite, et je reste à l'affût.

- en avril, c'est un petit déferlement médiatique, à l'occasion de l'approche du référendum : les milieux bien informés sont au courant que le monopole, c'est fini, malgré les dénégations gouvernementales.

De mon côté, je continue à envisager toutes les solutions, y compris les solutions extrêmes...
 

22.6.05

Rions un peu...

Bien que le sujet ne soit pas drôle, et que la nouvelle n'ait hélas rien de surprenant.

Trouvé sur tf1 :
Le déficit de la Sécu ne se résorbe pas

Le "trou" de la Sécu avait atteint des fonds baptismaux en 2004, il ne devrait guère se résorber en 2005 selon les prévisions de la Commission des comptes de la Sécu qui table mardi sur un déficit de 11,6 milliards d'euros. Seule l'assurance maladie tire son épingle du jeu.
Ce sont (hélas) des fonds abyssaux plutôt que baptismaux que l'on a atteint, et au lieu d'en émerger on risque bien de s'y noyer...

Quand on vous dit que la Sécu infantilise tout le monde, journalistes compris !
 

20.6.05

Doctrine sociale

La dimension progressiste du libéralisme n’est pas seulement visible dans la part active qu’il a prise, à la fin du XIXe siècle, dans la lutte contre l’absolutisme de l’Ancien Régime et la définition de droits politiques nouveaux. Elle est également évidente en matière sociale. Cela apparaît à la fois dans les fondements théoriques du libéralisme et dans sa pratique au XIXe siècle, durant lequel il tint, en France, le haut du pavé.

(...) Libéralisme et protection de l’individu sont intrinsèquement et historiquement liés - et même inséparables tant il est vrai qu’un désir de sécurité inassouvi bride les énergies des individus. Encore faudrait-il, pour qu’un tel système [de protection sociale privée] puisse advenir, que le traditionnel impérialisme des acteurs de la protection sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui, syndicats et Etat, cède la place à une plus grande modestie. On n’en prend visiblement pas le chemin, la dernière évolution du droit, en la matière, étant l’augmentation de la CSG (contrepartie de la diminution des cotisations maladie), qui couronne cinquante ans d’invasion de l’assurance sociale par l’Etat. L’impôt finance la quasi-totalité d’une assurance maladie désormais nationalisée malgré des apparences paritaires.

Et les conséquences de cette étatisation ne se sont pas fait attendre : bureaucratie, déficit et déresponsabilisation - ce que le génial Bastiat avait prévu cent ans avant l’unification des assurances sociales à la Libération et cent cinquante ans avant la généralisation de la CSG.

(...) Si le libéralisme tient l’association volontaire pour le schéma d’organisation idéal, c’est parce que c’est elle qui assure non seulement la préservation des droits politiques et la prospérité économique, mais aussi le progrès social. A contrario, la lente faillite de ce monstre bureaucratique qu’est devenue la Sécu le montre avec éclat.

Extrait de l'Aveuglement français, de Philippe Manière (1998).
 

18.6.05

Démocratie totalitaire

Démocratie totalitaire : cela paraît contradictoire, mais cela ne l'est pas. Démocratie ne signifie pas liberté, en revanche totalitarisme signifie bien dictature et privation de liberté.

L'expression a été inventée par les libéraux, elle se trouve dans Jouvenel et dans Hayek, mais Tocqueville, on le sait, parlait déjà de tyrannie de la majorité à propos de la démocratie.

Cette expression est frappante à première vue, et pour cette raison elle plaît beaucoup : une recherche Google démocratie totalitaire donne presque un millier de résultats.

Elle a été récupérée à droite et à gauche, tant par l'américanophile Guy Millière, à propos de la France (il en a fait un livre en 1979), que par les gauchistes, ces éternels idiots inutiles, qui qualifient ainsi l'américanisme, le marché, la mondialisation ultralibérâââle, le capitalisme, enfin tout ce qui met en exergue leur veulerie, leur propre médiocrité et leur besoin d'être assistés par l'Etat paternel et la Sécu maternelle.

L'extrême-droite l'a adoptée aussi, le Front National en a même fait le thème d'une université d'été. Et pour terminer, les chrétiens s'y sont mis : "la démocratie, en dépit de ses principes, s’achemine vers un totalitarisme caractérisé", écrivait Jean-Paul II en 1995.

En fait, pour que la démocratie devienne totalitaire, il suffit que l'Etat et ses serviteurs accroissent toujours plus leur emprise sur les "administrés", "contribuables", "assujettis" (on ne parle pas d'esclaves, parce que les manuels scolaires disent que l'esclavage c'est mal). C'est ce qui se passe en France depuis de longues années :
Il ne reste plus, face aux énarques triomphants, que des individus isolés, donc sans pouvoir. (...) les entreprises, petites, moyennes ou grandes, qui pourraient être des foyers de liberté, sont étroitement tenues en laisse, l'école est devenue un lieu de propagande pour les idées collectivistes, les médias stigmatisent les "méfaits" sociaux de la liberté économique : la France est bel et bien devenue ce qu'il convient d'appeler une démocratie totalitaire, c'est à dire un pays où l'on peut encore voter mais où n'existe plus aucune liberté.

Les tyrannies ordinaires emploient la force, la violence, la menace permanente pour museler toute velléité d'opposition. La tyrannie énarchique est infiniment plus habile. Elle ôte à l'individu jusqu'à l'idée même qu'il pourrait se révolter. A cet effet, elle utilise deux moyens indissociables, tant ils sont complémentaires : la réduction à l'état d'assisté des uns, l'esclavage économique des autres.
(Claude Reichman, "Le secret de la droite")
 

14.6.05

Serment de Montauban

Une lettre de plus, me direz-vous ? Eh bien, si vous êtes satisfait de notre merveilleuse Sécurité sociale française, de son bras armé URSSafien, du trou qui s'agrandit de seconde en seconde, des dettes que vous laisserez à vos enfants, du chômage induit par le coût du travail, des cotisations qu'on vous extorque chaque mois (regardez un peu votre feuille de paye de plus près), surtout n'imprimez pas et ne signez pas ce serment !

Nous, travailleurs salariés et non salariés [venus de toute la France et réunis à Montauban le 12 juin 2005], décidons ensemble d’unir nos forces et nos actions afin de réaliser dans les faits la liberté de la protection sociale qui est inscrite dans les lois de la République depuis la transposition complète dans le droit national des directives européennes de 1992.

Constatant avec indignation qu’associés dans la défense d’un système social qui a mis la France en faillite, politiciens et magistrats violent ouvertement les lois qu’ils sont pourtant dans l’obligation d’appliquer, nous entreprenons aujourd’hui la levée en masse du peuple français pour faire valoir la totalité de ses droits et punir tous ceux qui, trahissant leur mission, s’y opposent illégalement.

Collectif du Serment

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A retourner à :
Collectif du Serment, Chemin de Garrisson, 82000 Montauban

Je soussigné (e)
Nom …………………………………..Prénom …………………………………

Adresse……………………………………………………………………………

adhère au Serment de Montauban.

Date …………………… Signature :

 

12.6.05

Au Canada, ça bouge aussi

D'après le blog du Québecois libre, le monopole public de l'assurance maladie au Québec vient d'être condamné par la Cour suprême.

Du point de vue de l'assurance maladie, le Canada est aussi soviétisé que nous, si ce n'est plus. J'en avais un peu parlé en avril : ainsi les prix des médicaments sont réglementés. Les Québecois en arrivent à envier la France, ainsi Claire Joly écrit :
Dans une région reculée de la France, pays possédant un système mixte, un médecin s'est déplacé pour venir me soigner à la maison vers 2 heures du matin. Impensable ici, à cause de diverses mesures aux effets pervers qui découragent ce genre de pratique. Et devinez quoi? C'est mon assurance maladie privée pour le voyage qui a payé. L'assurance a versé au médecin 80 dollars pour cette visite à domicile nocturne, des honoraires qui n'ont rien d'excessif compte tenu de la distance qu'il avait à parcourir.
On a la chance en France d'avoir encore une médecine libérale (bien que très encadrée étatiquement à tous points de vue), qui compense la nocivité de la sinistre SS et de l'hôpital public. On aimerait cependant que la justice française soit aussi impartiale que chez nos cousins d'outre-Atlantique et applique enfin le Droit, pour permettre à ceux qui le veulent de prendre une assurance privée sans que les divers organismes prédateurs ne cherchent à continuer leur racket !
 

9.6.05

Plan Villepin sur la comète

« plan d'urgence pour l'emploi : effort supplémentaire de 4,5 milliards d’€ en 2006, nouveau type de contrat de travail à durée indéterminée, complément d'allocations chômage, chèque-emploi, prime de 1000 euros aux chômeurs qui reprendront une activité, pause dans la baisse de l'impôt sur le revenu, réunification des SMIC (augmentation de plus de 5% du SMIC), mise en place de pôles de compétitivité, agence pour l'innovation industrielle, distribution de pain aux indigents et de hausses d'impôts à ceux qui ne le sont pas encore ... »
A vous de décider après avoir lu cette suite de mesures : assiste-t-on à un « tournant libéral » comme le sous-entendent certains syndicats, ou à la continuation du bon vieil interventionnisme étatique franchouillard ?

Le principal est acquis : ne pas toucher au « modèle social français », que tout le monde ne nous envie pas, comme la sinistre SS. Ma maman me l’a toujours dit : on ne touche pas ce qui est sale !
 

6.6.05

Le mal français, encore et toujours

L'omnipotence de l'État français entraîne aussi que les citoyens en attendent tout. «On reproche au gouvernement jusqu'à l'intempérie des saisons.» «Se mettre à l'aise aux dépens du trésor public» paraît aux Français «la voie la plus aisée et la mieux ouverte à tous».

Surtout, le gouvernement est voué à la faiblesse, notamment parce qu'il lui est difficile de faire passer les mesures qui heurtent les agents de l'Etat. La toute-puissance de l'administration engendre même de leur part une attitude revendicative chronique à l'endroit du pouvoir. Aussi celui-ci a-t-il bien du mal à faire prévaloir l'intérêt général contre les intérêts corporatistes de ses agents : «C'est un spectacle qui frappe de voir comme ce gouvernement si envahissant demeure interdit à la moindre résistance et comme alors il s'arrête, hésite, parlemente.»
Est-ce une analyse de la situation actuelle ? Non, c'est du Tocqueville (1805-1859), trouvé dans Tocqueville, l'intellectuel sans nostalgie, par Raymond Boudon. Comme quoi le mal français est profond et remonte à un temps presque immémorial (certains présument que déjà, sous Vercingétorix, les guerriers gaulois se mettaient en grève pour un oui ou pour un non, ce qui expliquerait la défaite d'Alésia).
 

5.6.05

Pourquoi Villepin échouera

C'est mon petit procès d'intention du jour (il n'y a pas de raison que je sois comme certains à attendre monts et merveilles du nouveau gouvernement socialiste de droite).

Pourquoi Villepin échouera ? Parce qu'on ne peut à la fois être dans le système, et modifier le système.

Comme le dit si bien Claude Reichman (extrait de l'ouvrage "le secret de la droite") :
Depuis qu’ils se sont emparés de tous les rouages de l’Etat, les énarques, qu’ils soient de gauche ou de droite, n’ont pas plus desserré la pression sociale que la pression fiscale, bien au contraire. Pour que les choses soient claires, Chirac s’est même à de multiples reprises porté garant de notre système social. C’est dire ! Or il est encore plus difficile, dans ce domaine, d’influencer les politiciens de l’intérieur que dans celui qui est traditionnellement considéré comme le leur, à savoir l’Etat proprement dit. Le social éveille chez l’homme politique de droite une terreur sacrée. Attenter si peu que ce soit aux innombrables privilèges qui se sont, en son nom, accumulés depuis des décennies c’est pour eux commettre un crime religieux dont la punition risque d’être terrible. Ce sera, à coup sûr, l’excommunication, et probablement ensuite la mort politique.
Pour qui appartient à la nomenklatura, pourquoi sortir de la Matrice politico-médiatique dans laquelle on se trouve si heureux ? Un peu de parlotte, beaucoup d'enfumage et de mots creux, et voici la prochaine élection à l'horizon. On tiendra bien jusque là ! Raffarin a essayé de faire croire qu'il a réformé ; Villepin trouvera bien un bon moyen pour masquer son inaction.
 

4.6.05

Modèle à ne pas suivre

Le débat s'engage dans les gazettes, bien timidement à mon avis, sur ce "modèle français" qui fait eau de toutes parts.

Dans le Figaro : les illusions du «modèle français» :
Reste la question de fond : pourquoi ces réformes qui consistent à libérer les initiatives et les responsabilités individuelles font-elles aussi peur ? L'économiste américain Milton Friedman l'explique par la «tyrannie du statu quo» : chacun voit ce qu'il va perdre, mais il imagine difficilement ce qu'il gagnera au changement. Cette tyrannie est particulièrement forte en France, où tout un chacun croit tirer un avantage particulier de l'Etat.
Dans le Monde : le modèle social français est à bout de souffle :
Le modèle social français s'est transformé en contre-modèle, ruinant jusqu'à l'idée même de progrès.
L'Ifrap lance un appel à Dominique de Villepin, Premier ministre, pour qu'il adopte "les deux mesures capables de créer des emplois" (plus de flexibilité et moins d'ISF). Echappera-t-on au Waterloo qui suit normalement les Cent Jours ?

Enfin, le MLPS lance un appel à tous les Français : "assurez-vous librement pour tous les risques sociaux". La liberté sociale ne s'use que si l'on ne s'en sert pas !
 

3.6.05

Cinq mesures pour l'emploi

Les mesures que nos socialistes bonapartistes de droite ne prendront évidemment pas, les seules qui ramèneraient le taux de chômage à des proportions insignifiantes :
  • supprimer le code du travail (l'autre cause du chômage, avec les cotisations sociales)
  • déclarer tout haut ce que tout le monde sait déjà : la liberté d'assurance (maladie, chômage, retraite), c'est à dire la fin du racket social au nom de la solidarité mal comprise
  • supprimer le SMIC (barrière à l'emploi)
  • dans l'éducation : supprimer la carte scolaire
  • laisser les établissements scolaires pratiquer la sélection qu'ils veulent

1.6.05

Pire que le communisme

"Le libéralisme serait aussi désastreux que le communisme", a dit Chirak.

Les libéraux (ou plutôt certains libéraux) ont bien pu se récrier, pourtant le chef de notre Etat-Providence (loué soit son nom) a presque dit la stricte vérité. En réalité, le libéralisme serait bien plus désastreux que le communisme !

En effet, mettez-vous à la place des politiciens : pour eux, rien ne saurait être pire que le libéralisme, qui détruit leur capacité de nuisance et expose à la vue de tous leur profonde inutilité. On peut comprendre leur désarroi : à quoi serviraient-ils, si on décidait de "laisser faire, laisser passer" ? Qu'est-ce qu'une société évoluée aurait à faire de tels parasites, inaptes pour toute autre activité que celle de politiquer ?

Le communisme en revanche leur permet d'exercer leurs talents de multiples façons : dans le meilleur des cas, on aura de beaux discours, la pauvreté pour tous (sauf pour la nomenklatura), la mise en place d'une organisation de la pénurie sans ticket de rationnement (ce qui est un progrès par rapport aux années les plus sombres de l'histoire de France) ; au pire, on aura famines, déportations, guerres et massacres de masse, au nom des grands idéaux égalitaires, de la défense du pays, ou de la pureté idéologique...

Même si on n'en est pas encore à de telles extrémités en France, on comprend aisément qu'un politicien français préfère le soviétisme bananier franchouillard, qui lui garantit une sinécure élective ou fonctionnariale, plutôt que de préconiser ou seulement de soutenir la moindre initiative libérale, qui pourrait lui coûter sa place.

Etre et avoir, c'est à dire justifier leur existence et se servir, telles sont les deux préoccupations de ceux qui feraient mieux de nous oublier, mais ne peuvent pas s'empêcher de se rappeler constamment à notre souvenir, pour notre malheur.